Entre 2002 et 2011, le nombre de sacs plastiques à usage unique est passé de 10 milliards à 700 millions en France. Majoritairement abandonnés dans la nature, ils finissent par polluer les mers et les océans. En se dégradant, ils rejettent des particules polluantes dans l'eau, ingérées ensuite par les espèces présentes dans cet environnement. Le PCB et les pesticides composant ces déchets intoxiquent les animaux marins (crustacés, mollusques, poissons...), détruisant certains d'entre eux. D'autres se retrouvent dans nos assiettes, et la boucle est bouclée. De plus, la fabrication de ce type de produits nécessite du pétrole, une énergie fossile.
Aussi, le projet de loi biodiversité présenté par Ségolène Royal à l'Assemblée nationale comporte certaines mesures visant à diminuer radicalement le nombre de sacs plastiques non-réutilisables. La loi votée le 26 juin interdit leur utilisation en France, dès le 1er janvier 2016. Cela concerne aussi bien les sacs de caisse non recyclables, les sachets en libre-service emballant les fruits et les légumes dans les supermarchés ainsi que les emballages pour la viande, le poisson ou le fromage à la coupe.
En parallèle de cette interdiction, le ministère de l’Écologie souhaite mettre en avant et encourager les entreprises françaises impliquées dans la fabrication de modèles biodégradables, biosourcés et compostables. Sur son site, l'institution précise que « 90% des 12 milliards de sachets plastiques dits « fruits et légumes » sont importés depuis l'Asie ».
En revanche, les sacs polluants sont de plus en plus taxés chaque année, afin de dissuader les commerces de les mettre à disposition de leurs clients. Ainsi, une taxe sur les activités polluantes de 10 euros par kilo (environ 6 centimes par sac) est appliquée « à toute personne qui livre sur le marché intérieur ou utilise ces sacs pour la première fois », depuis le 1er janvier 2014. Mais « elle ne s'applique pas aux sacs plastiques biodégradables, constitués d’un minimum de 40 % de matières végétales en masse ».
La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) ont déjà fait part de leur mécontentement. Selon une dépêche de l'AFP, ils estiment à 300 millions d'euros, le coût de cette interdiction pour les commerçants, menaçant que cela « entraînera une hausse des prix notamment des fruits et des légumes ». Selon eux « les 12 milliards de sacs fruits et légumes distribués chaque année sont indispensables pour des raisons d'hygiène et de sécurité ».
De son côté, l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement rassemblée à Nairobi cette semaine, a elle aussi dévoilé quelques chiffres. Ainsi, les dégâts générés par la pollution due aux rejets de plastiques s'élèveraient au minimum à 13 milliards de dollars. Ce montant englobe aussi bien l'impact du plastique sur les fonds marins, que sur les secteurs du tourisme et de la pêche.
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