En 10 ans, le secteur de l'agriculture biologique a vu son marché quadrupler dans l'Union européenne, menant la Commission européenne à consulter des experts, des acteurs du secteur et des consommateurs (45 000 participants), pour améliorer la production biologique de manière « quantitative et qualitative ». Dans son plan d'action pour 2020 publié en mars dernier, elle fait le bilan de ces réflexions, de l'évolution du marché depuis 1991 et tente d'apporter de nouvelles mesures répondant aux attentes des professionnels et des consommateurs.
« Le système européen de production biologique et de contrôle de la production biologique a été créé en 1991 pour un marché de niche caractérisé par un nombre modeste de consommateurs et de producteurs. L’évolution récente de la situation de l’offre et de la demande indique qu’il est temps d’adapter et d'améliorer le système de l’Union en matière d’alimentation et d’agriculture biologiques. La consultation publique a montré que les consommateurs européens sont demandeurs d'un niveau d'exigence élevé en ce qui concerne les règles applicables à la production agricole biologique et aux contrôles en la matière ».
En effet, une infographie publiée par l'institution montre que la superficie consacrée à l'agriculture biologique est passée de 5,6 millions d'hectares par an en 2002 à 9,6 millions d'hectares en 2011. Toutefois, cela ne représente que 5,4% de la superficie agricole utilisée en Europe. Dacian Ciolos commissaire européen chargé de l'agriculture et du développement durable précise tout de même que le chiffre d'affaires de ce secteur atteint « près de 20 milliards d'euros par an ».
Le développement de ce marché passe avant tout par les acteurs du secteur, avec lesquels l'Union européenne souhaite nouer une relation de confiance, en améliorant la communication sur les règles applicables à l'agriculture biologique, les décisions prises au niveau européen et national, ainsi que les « initiatives en matière de développement rural et de politique agricole européenne qui vise à stimuler l'agriculture biologique ». Par ailleurs, cela concerne aussi bien les producteurs que les transformateurs, les distributeurs ou les détaillants.
Dans un communiqué, la Commission précise également vouloir « simplifier la législation afin de réduire les coûts administratifs pour les agriculteurs et (…) accroître la transparence », avec des certifications de groupe. Ce dernier point devrait être renforcé par la création d'un système de certifications électroniques, aussi bien pour le marché intérieur que pour les importations. Des dispositions seront aussi prises concernant les exportations en dehors des pays de l'Union européenne.
Côté consommateur, l'institution prévoit d'améliorer la communication sur les produits issus de l'agriculture biologique et sur le circuit de production. Sa principale préoccupation reste de poser un climat de confiance pour les Européens, en communiquant sur le label bio européen, son logo mais aussi sur les contrôles de qualité. Ces derniers seront d'ailleurs plus nombreux et drastiques afin d'éviter les fraudes sur les labels de qualité. D'autre part, la Commission souhaite « encourager la consommation de produits issus de l'agriculture biologique, par exemple dans les écoles » ou dans le milieu hospitalier, entre autres en modifiant les législations existantes qui pourraient freiner ce développement, d'ici 2015.
Le règlement adopté par le Parlement européen en parallèle du plan d'action de la Commission prévoit notamment d'interdire les productions mixtes, autrement dit le mélange entre productions biologiques et traditionnelles sur une même exploitation. Si des organisations françaises telles que la Fédération nationale de l'agriculture biologique se réjouissent de ces réformes, d'autres comme Coop de France restent frileux et pensent que cela va fragiliser et ralentir les reconversions dans les exploitations.
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