Pour pallier le gaspillage alimentaire dans l'industrie et le commerce, une proposition de loi vient d'être déposée à l'Assemblée nationale, visant directement les supermarchés et les grandes surfaces. Elle concerne les invendus et les surplus alimentaires, donnés mais aussi jetés par les commerçants. Ces milliers de tonnes d'aliments pourraient ainsi être redistribuées à des associations caritatives telles que la Banque alimentaire, les Resto du Cœur ou le Secours catholique, au lieu de se retrouver dans des bennes à ordures.
Si des programmes gouvernementaux favorisent le don alimentaire par les entreprises, notamment les supermarchés, ces initiatives restent du domaine du volontariat. Le tri des aliments et le conditionnement pour des raisons sanitaires sont souvent l'une des raisons qui poussent les entreprises à jeter une partie de leurs invendus. Toutefois, les hypermarchés sont toutefois à l'origine de plus de 30% des dons alimentaires aux associations, en France. En 2012, 32 millions de tonnes de nourriture ont été donnés par 1 400 hypermarchés de l'Hexagone, soit presque l'équivalent des dons cumulés de l'industrie agroalimentaire, des agriculteurs et des particuliers (38%).
Si l'implication des grandes surfaces dans le don et la lutte contre le gaspillage alimentaire est en nette progression, chacune de ces structures est à l'origine de 200 tonnes de déchets annuels. En revanche, il est à noter que ce nombre comptabilise d'autres déchets, autres que les aliments. Ainsi, la proposition de loi portée par Jean-Pierre Decool obligerait les « magasins de commerce de détail d'une surface supérieure à 1 000 mètres carrés » à proposer « les denrées alimentaires invendues encore consommables à une ou plusieurs associations d'aide alimentaire ».
S'inscrivant dans le programme « anti-gaspi » de l'Union européenne, cette mesure se calque sur un décret adopté en Belgique et entré en vigueur en mai dernier. Bien que cette initiative soit vraiment profitable pour les associations d'aide alimentaire et permettrait de réduire le gaspillage alimentaire, sa mise en place pourrait s'avérer problématique, comme le souligne Maurice Lony, président générale de la Banque alimentaire, dans une interview pour le journal Le Monde.
« Le texte nécessitera une concertation entre tous les acteurs concernant ses modalités d'application, qui restent à définir. Il faudra résoudre les questions de logistique pour récupérer tous les dons, assurer la redistribution et respecter les normes d'hygiène et de sécurité sanitaire. Qui va payer pour tout ça ? ».
Comme le précise Audrey Garric dans son article, toutes les associations d'aide alimentaire ne sont pas en mesure de stocker de grandes quantités à long terme et devraient donc investir dans de nouvelles infrastructures, comme des chambres froides ou de plus grands espaces de stockage.
Par ailleurs, de nombreuses initiatives commencent à émerger sur le marché des applications mobiles dans le but de pallier le gaspillage alimentaire et les pertes des commerçants. Ainsi, l'application OptiMiam permet de mettre en relation les professionnels se retrouvant avec des invendus et les particuliers habitant dans leur quartier. De ce fait, les clients sont au courant des réductions appliquées sur des produits encore consommables, avant qu'ils ne périment et soient jetés.
De même, la jeune entreprise Zéro-Gâchis monte des partenariats avec les supermarchés, pour mettre en place des gondoles dédiées à recevoir des produits dont la date limite de consommation est proche. Celles-ci sont directement intégrées dans les magasins d'alimentation.
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