La ferme des Mille vaches boycottée par les industriels

La ferme des Mille vaches boycottée par les industriels


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Face à la déferlante médiatique et à l'opinion publique, Agrial et Lactalis s'écartent de la ferme des Mille vaches. Ainsi, elles ne transformeront pas, ou plus, le lait de cet élevage intensif géant, similaire aux modèles américain et allemand.

En cours de construction dans la commune de Drucat dans la Somme, la ferme des Mille vaches est déjà en activité depuis septembre 2014. Contrairement à sa dénomination, elle ne compte que 500 vaches actuellement, l'introduction des 300 à 400 autres n'étant pas autorisée pour le moment. En effet, cette exploitation hors du commun en France n'a pas le vent en poupe dans l'opinion publique et met en colère certaines coopératives agricoles, dont la Confédération paysanne. 

Agrial et Lactalis n'utiliseront pas le lait des Milles vaches

Détentrice de différentes marques (Danao, Agrilait, Florette et Maître Jacques), Agrial est l'un des clients de la ferme des Mille vaches. Face aux débats entourant la construction de cette ferme géante, la coopérative agricole aurait pris la décision d'arrêter de transformer son lait, selon un article du journal Les Echos. Ainsi, plus aucun produit de ses marques ne devrait être fabriqué à partir du lait des Mille vaches, de même que ceux des marques de distributeur (MDD) dont Agrial gère la production. Collectant le lait de cette exploitation, elle continuera toutefois à le transporter pour le compte d'autres transformateurs.

L'un des leaders mondiaux dans le secteur, le groupe Lactalis (Président, Bridel, Salakis…) est aussi un transformateur travaillant pour des enseignes de la grande distribution. Ainsi, la multinationale a affirmé, au journal Les Echos, avoir prévenu ses partenaires que "le groupe ne travaille pas avec l'élevage des Mille vaches"

À terme, plus de 1700 vaches en batterie 

Si des exploitants argentins font encore paître jusqu'à 2 000 bêtes dans de grandes étendues d'herbes, l'élevage des Milles vaches n'a pas cette prétention. Le but de cette exploitation est de réduire la surface d'exploitation en augmentant la rentabilité. Ainsi, les animaux ne sortent de leur enclos de 10 m² que pour passer à la phase de traite. À l'heure où les élevages de poules en batterie sont de plus en plus critiqués et laissent timidement leur place aux élevages en plein air, une part de la filière laitière nage à contre-courant et se rapproche des pratiques américaines et de certains de ses voisins européens.

En effet, des élevages de 1 000 à 4 000 vaches laitières existent déjà en Allemagne. L'Arabie saoudite a développé une exploitation de 37 000 vaches dans le désert, comme le rappelle un article du Monde diplomatique. Premier producteur mondial, les États-Unis regorgent de fermes intensives où des milliers de bêtes ne voient jamais un carré d'herbe de leur vie. Un article du journal The Ecologist, repris par le Courrier international, démontre que ce modèle est à l'origine de conséquences environnementales, mais également sur la santé humaine et le bien-être des animaux

Toutefois, certains industriels, comme Fair Oaks farm présent au Space 2014 et détenant un élevage de 40 000 vaches laitières, défendent une meilleure hygiène due à l'automatisation et aux mesures draconiennes. Celui-ci est d'ailleurs devenu un véritable parc d'attractions outre-Atlantique.  De même, l'Association de transformation laitière (ATLA) rappelle que "dans ce type d'élevage, la surveillance sanitaire des vaches est particulièrement étroite et sûre". Si la ferme des Mille vaches pourrait atteindre 1720 animaux, en comptabilisant les génisses et les veaux, elle s'accompagne d'un projet de méthaniseur permettant d'éviter certaines dérives environnementales rencontrées entre autres aux États-Unis.

Encore en cours de traitement, ce cas reste épineux en France compte tenu de la question éthique qui l'entoure et de la taille moyenne des cheptels français ne dépassant pas la centaine de vaches laitières.

Article rédigé par La Rédaction Au-Magasin.fr

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