Fin des tickets de caisse imprimés : bonne ou mauvaise idée ? Que vous fassiez vos courses en grande distribution, hypermarché, épicerie, boulangerie ou même dans un tout autre commerce, la question ne vous sera plus régulièrement posée. Et pour cause, l’impression des tickets de caisse et facturettes CB n’est désormais plus obligatoire. Cette disposition, qui devait être mise en place au 1er janvier a d’abord été reportée au 1er avril, avant d’entrer définitivement en vigueur le 1er août 2023. Mais, si l’ambition de réduire notre impact sur l’environnement est louable, cette décision est-elle vraiment aussi judicieuse qu’elle y paraît ?
Avant toute chose, il convient de rappeler que cette nouvelle disposition ne s’appliquera que sur certains documents, indépendamment de la valeur y figurant :
À noter que s’ils ne sont plus automatiquement délivrés par les commerçants, ils devront obligatoirement être transmis si les clients en font la demande.
Conformément à la loi, certains documents feront toutefois exception, à l’instar de :
Le ticket en papier thermique représente bel et bien un véritable enjeu écologique. Chaque année, ce sont en effet plusieurs milliards de tickets qui sont édités en France. Cela signifie des tonnes de papier, des millions de litres d’eau et des produits potentiellement nocifs utilisés pour leur production. C’est par ailleurs sans compter leur recyclage, souvent problématique du fait de leur petite taille, de leur faible grammage et de leurs composants chimiques. Clairement, l’empreinte carbone de ce petit bout de papier n'est pas négligeable. Pas étonnant, dans ces circonstances, que ce procédé soit abandonné au profit d’un autre : la digitalisation.
En réduisant la consommation de ressources naturelles et les déchets générés, le passage au ticket de caisse dématérialisé semble de prime abord s'inscrire dans une démarche écoresponsable. Seulement voilà, digitaliser ces supports ne serait en réalité pas aussi vertueux qu’espéré. Certes la dématérialisation réduirait la consommation d’eau, mais elle augmenterait dans le même temps les rejets de gaz à effet de serre. Oui, car si le ticket électronique peut faciliter l’archivage et la gestion des dépenses, il contribue à l’émission de CO2. Tout comme naviguer sur le web, regarder des vidéos, envoyer et stocker des mails…
Toute proportion gardée, l’impact bénéfique de l’arrêt du ticket papier sur l’environnement ne serait donc que minime. D’autant que cela nécessiterait de surcroît de ne pas conserver ses tickets de caisse dématérialisés indéfiniment, mais bien de les supprimer au fur et à mesure que leur utilité s’estompe. En matière de consommation responsable, il semblerait alors qu’il faille poursuivre les efforts…
Traditionnellement, les versions papier utilisaient des composants chimiques, tels que le bisphénol A et les phtalates pour imprimer les informations. Considérés comme des perturbateurs endocriniens, ils ont, depuis plusieurs années, été bannis des tickets de caisse… au profit des bisphénols S et F. Le problème ? Certains tickets comporteraient toujours des traces de phénol A. Quant à ses remplaçants, il semblerait qu’ils soient eux aussi susceptibles de perturber notre système hormonal.
Si, toute proportion gardée, les risques sanitaires restent minimes, l’édition d’un ticket de caisse dématérialisé ne pourra que diminuer les contacts avec ces composants !
S’il est une explication fréquemment exprimée en la défaveur du ticket de caisse dématérialisé, c’est bien celle-ci. À juste titre ! Dans bien des cas, le ticket de caisse prévaut pour attester de ses achats et, le cas échéant, les échanger ou être remboursé. Sans ce précieux coupon, pas de preuve d’achat tangible et, de fait, pas d’action possible. Comment alors exercer ses droits ?
En matière de protection des consommateurs, la numérisation de ces petits documents a mis en exergue un autre sujet. Celui de la gestion des données personnelles. D’abord parce que pour pouvoir transmettre un ticket de caisse dématérialisé, une enseigne doit nécessairement collecter une adresse électronique. Or, rien ne garantit pour l’heure que celle-ci ne soit pas utilisée à d’autre fins, commerciales notamment, sans l’aval du consommateur. Ensuite, parce que la digitalisation implique le stockage de données informatiques, qu’il faut être en mesure de protéger des cybercriminels.
L’éviction des tickets imprimés pourrait entraîner une hausse des fraudes et, in fine, des litiges. En cause ? Faute d’attention du consommateur, un commerçant malveillant pourrait en effet en profiter pour saisir un montant à régler subtilement plus élevé. Dépourvu de ticket de caisse confirmant le montant de son achat, le client pourrait donc voir sa facture grimper sans qu’il ne s’en aperçoive.
Vue par le prisme des commerçants, cette mesure pourrait par ailleurs être une belle opportunité. Le ticket de caisse dématérialisé offre en effet plusieurs avantages susceptibles, entre autres, de renforcer la relation et l’expérience client :
La fin du ticket de caisse systématique n’annonce en rien à la fin du ticket de caisse. Son édition, qu’elle soit imprimée ou dématérialisée, est en revanche désormais confiée à la responsabilité du consommateur. Celui-ci reste toutefois libre de choisir. À l’aube de sa mise en place, voilà une disposition qui n’a probablement pas fini… de faire couler beaucoup d’encre !
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