Fin septembre, le groupe Carrefour a présenté son nouveau système d'informations nutritionnelles, qui se retrouvera sur les étiquetages des produits de la marque à partir du mois de décembre. Baptisé « aquellefrequence », il a été conçu dans le but d'informer le consommateur concernant les apports nutritionnels des aliments. Le hic, c'est qu'il est loin d'être objectif et compréhensible.
Ce système est composé de 4 pictogrammes représentant la fréquence à laquelle il est recommandé de les consommer. Selon ces recommandations, un produit étiqueté « une fois » est consommable dans la journée avec modération. Au contraire, un communiqué du groupe indique que « le consommateur trouvera la variété de produits permettant de constituer la base de tous ses repas », en les sélectionnant « parmi les produits avec le repère visuel " trois fois par jour" ».
Pour illustrer cet étiquetage, Carrefour a mis en place un site dédié sur lequel un catalogue de démo est consultable. Ainsi dans la catégorie « deux fois par jour », on retrouve aussi bien du thon, des yaourts stracciatella que des steaks hachés de volaille. La crème aux œufs, les céréales muesli aux fruits rouges, le sandwich triangle et le pain surprise de 950g sont quant à eux dans la catégorie « une fois par jour », à consommer avec modération. Se concentrant sur la fréquence des catégories d'aliments dans les repas (féculents, légumes, produits laitiers...), ce barême n'informe que très peu, voire pas du tout, le consommateur sur la contenance en graisses, en sucres, en sel ou en lipides des aliments. De même, aucune indication n'est donnée quant à la quantité prise en compte par le repère. Est-ce que je peux manger un biscuit de temps en temps ou 100 grammes ? Puis-je boire la bouteille entière, 33 centilitres ou seulement un verre ?
Face à ce projet du groupe Carrefour, 85 médecins et spécialistes de la nutrition ont signé une tribune dans le Journal international de médecine, le 13 octobre dernier. Ils accusent la chaîne de supermarchés de véhiculer « des messages d'accompagnement de type « prescriptif » indéfendables sur le plan scientifique », pouvant induire le consommateur en erreur quant à la réelle valeur nutritionnelle des aliments.
D'autre part, le projet de loi de santé publique présenté par Marisol Touraine présenté le 15 octobre dernier prévoit la mise en place d'un affichage nutritionnel unique et simplifié pour tous les acteurs du domaine agroalimentaire. Le projet de loi précise que « les modalités pratiques seront élaborées par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et fixées par décret ». Contrairement au système mis en place par Carrefour, cet étiquetage unique devrait permettre « une différentiation sur le plan nutritionnel, des produits au sein d’une même catégorie », bien qu'instauré sur la base du volontariat.
Les repères pensés par l'Anses se basent sur le rapport du Professeur Hercberg datant de 2013. Le système qu'il propose repose sur « 5 classes nutritionnelles », à partir desquels un produit est jugé. Des pastilles lui sont alors attribuées, dégradées du vert au rouge indiquant ses valeurs nutritionnelles. Au Royaume-Uni, le gouvernement a fait signé une charte d'application de ce feu tricolore nutritionnel à 19 entreprises comme Nestlé UK, Mars UK, Tesco ou Sainsbury's, en 2013. Ainsi, l'étiquette détaille quels éléments (sucres, acides gras, lipides, sel...) sont présents et leur proportion pour chaque portion du produit. La couleur verte, orange ou rouge est là pour indiquer si cette quantité est élevée ou non, par rapport aux recommandations en matière de nutrition.
* Photos extraites du site www.aquellefrequence.fr et du site de l'Agence des normes alimentaires britannique (Food Standards Agency)
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