Boire au robinet de la cuisine ou nager dans une rivière sont, pour nous, des gestes naturels et sans danger. Ce n’est malheureusement pas le cas pour 663 millions de personnes dans le monde selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui précise que "l’eau contaminée peut transmettre des maladies comme la diarrhée, la dysenterie, la typhoïde et la poliomyélite. On estime que l’eau de boisson contaminée est à l’origine chaque année de plus de 500 000 décès par diarrhée". Les maladies provoquées par une eau insalubre sont nombreuses et touchent plus particulièrement les enfants et les personnes âgées, moins résistantes aux infections.
Bien sûr des solutions sont mises en œuvre et des progrès sont faits chaque année. Mais la situation reste critique, princialement hors des zones citadines : les aménagements sont chers et la pénurie croissante de l’eau ne facilite pas les choses. Fournir de l’eau potable à chaque être humain, où qu’il soit sur la planète, est un défi à la fois considérable et essentiel qui fait l’objet de nombreuses recherches. C’est le cas à l’Université de Stanford, aux États-Unis, où des chercheurs ont développé un appareil qui pourrait avoir un impact extraordinaire. Il s’agit d’un minuscule dispositif qui décuple les effets naturels de l’énergie solaire sur la purification de l’eau.
La méthode SODIS (Solar Disinfection) est en effet couramment utilisée : il s’agit de laisser le soleil assainir l’eau contaminée en la stockant dans des bouteilles en PET* qui seront simplement exposées aux UVA et aux radiations infrarouges. Mais le processus nécessite 6 à 48 heures d’ensoleillement, selon les conditions météo. La découverte des chercheurs de Stanford peut être révolutionnaire puis qu’elle ramène ce délai à 20 minutes. Ce petit dispositif rectangulaire est recouvert de stries imperceptibles formées par du disulfure de molybdène, connu pour accélérer l’absorption de la lumière. Dessus, de fines couches de cuivre provoquent une réaction chimique qui produit du peroxyde d’hydrogène, un puissant désinfectant.
Plongé dans l’eau, les effets combinés de l’appareil éliminent 99 % des bactéries en moins de 20 minutes. Autre avantage qu’il ne faut pas négliger : il est peu cher et facile à fabriquer, qualités idéales pour une diffusion à grande échelle dans les pays en voie de développement. Mais ce petit rectangle magique n’a pour l’instant été testé que sur trois souches bactériennes mélangées à une quantité d’eau minime. Les chercheurs de Stanford vont donc mener des expériences hors laboratoire afin de couvrir un spectre plus important de germes, microbes et autres virus. Chong Liu, le principal acteur de cette découverte, a bien conscience d’avoir un enjeu capital sous son microscope.
* Polyethylene terephthalate , matériau plastique recyclable utilisé pour conditionner la plupart des boissons que l’on trouve dans le commerce.
Photos : Stanford University
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