Depuis le printemps 2013, l'artiste Nickolay Lamm fait parler de lui avec son projet de modélisation d'une poupée à l'image des jeunes américaines. En mai dernier, il donnait un nouveau corps à Barbie en changeant ses mensurations par les tailles moyennes d'une américaine de 19 ans. Sur cette image, la poupée perdait quelques centimètres, gagnait en poids et en muscles pour la rendre plus proche de la réalité.
En effet, si la figurine emblématique de Mattel devait être réelle, son cou ne pourrait pas supporter le poids de sa tête, et cela est loin d'être sa seule incohérence corporelle. Aussi, Nickolay Lamm l'a remodelé pour la rendre plus sportive, plus terre-à-terre et moins complexante pour les jeunes filles. Après l'engouement résultant de la publication de cette proposition, l'artiste vient de se lancer dans la production de cette poupée cassant les codes. Nommée « Lammily », elle est complètement articulée au niveau des poignets, des coudes, des genoux et des chevilles.
« Lammily promeut un mode de vie sain. Elle est forte et en bonne santé. Elle a du style et un minimum de maquillage », explique son créateur sur le site dédié à la poupée. « Ainsi, nos filles grandiront pour devenir des femmes plus fortes et heureuses, réellement sûres et fières de leurs propres corps ».
Côté production, ce dernier a reçu les conseils de Robert Rambeau l'ex vice-président de Mattel, entre autres pour choisir des fournisseurs et des fabricants de qualité. Déposé sur le site de financement participatif Crowdtilt Open, le projet demandait 95 000 dollars afin de débuter la production. A ce jour, les fonds récoltés ont déjà atteint 384 172 dollars, 25 jours avant la fin de la collecte. De ce fait, Lammily devrait être commercialisée dès novembre 2014.
Le constat de Nickolay Lamm a malheureusement déjà été fait par de nombreux acteurs dans la lutte contre l'anorexie. Le moteur de recherche Rehabs.com, spécialisé dans le référencement des centres de soin pour les troubles du comportement alimentaire, a publié récemment un article intitulé « Dying to be Barbie » (« Mourir d'envie d'être Barbie »). Celui-ci souhaite mettre en lumière l'influence de la figurine sur le développement de complexes chez les jeunes filles, dès leur plus jeune âge. Il nous apprend par exemple, que le cou de la poupée mythique ne pourrait tout simplement pas porter le poids de sa tête. De même, son tour de taille est plus petit que sa boîte crânienne, laissant à peine la place pour la moitié de son foie et quelques centimètres d'intestin.
Ce même dossier compare également les probabilités de trouver une personne ayant les mêmes mensurations que la figurine, au sein de la population mondiale mais également chez les personnes anorexiques et les mannequins. Selon l'étude, seule une personne sur plus de 2 milliards aurait le même tour de taille que Barbie. Les chances passeraient à 1 sur 4 chez les anorexiques et à 1 sur 5 chez les top models.
Bien que véhiculant l'image d'une femme forte, indépendante et ambitieuse, le modèle de Mattel a été souvent à l'origine de controverses. Dans les années 60, elle donnait déjà des conseils « diététiques » aux enfants. En 1963, le modèle « Barbie Baby-Sits » était vendu avec un livret intitulé « How to lose weight » (« Comment perdre du poids »), avec la phrase « Don't eat » (« Ne manges pas ») comme seul contenu. Deux ans plus tard, le même livre était fourni dans la version pyjama party (« Slumber Party ») avec une balance rose bloquée sur 110 pounds (environ 50 kilos).
* Illustrations extraites des sites Rehabs et Lammily : http://www.rehabs.com; https://www.lammily.com
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